La Fédération Française de Tennis a saisi toutes nos Ligues et tous nos Comités départementaux d’une « proposition de modification statutaire » de chacune de ces instances en les appelant à voter les textes présentés au cours de leur Assemblée générale respective.
La « proposition » compte plus de dix pages. Il n’est pas facile de se rendre compte de ce qui est en jeu. Un questionnaire a circulé parmi nous prétendant nous éclairer avec un thème que l’on peut résumer par cette question : « vaut-il mieux avoir de l’argent que pas du tout ? ». Évidemment, pour l’auteur du questionnaire une réponse positive semble aller de soi. Il convient de ne pas se contenter de cet « éclairage » orienté et lire précisément les points importants de la réforme.
A la lecture, il apparaît qu’il ne s’agit pas de simples modifications mais d’une véritable réforme et d’un bouleversement en profondeur du modèle et de l’éthique de nos institutions et de nos clubs de tennis.
Plusieurs modifications posent problème par rapport à l’éthique que nous souhaitons et que nous avons toujours défendu pour nos instances délibératives du tennis. Plusieurs articles justifient pleinement une discussion en Assemblée et une votation séparée.
Nous appelons votre attention sur trois d’entre eux :
L'éradication des projets sportifs des territoires
Premièrement, les différents projets sportifs des listes candidates aux élections des Comités de direction des Ligues et des Comités sont remplacés par des professions de foi de soutien et de mise en œuvre de la politique fédérale. Non seulement les projets sportifs qui sont la richesse et la diversité des associations qui œuvrent pour le tennis sont purement et simplement supprimés mais encore les nouveaux statuts imposent obligatoirement aux listes candidates un acte d’allégeance, de soutien et de mise en œuvre d’une politique fédérale qui n’est pourtant pas encore connue au moment du dépôt des listes et des votations locales ! A y réfléchir, pourquoi y aurait-il plusieurs listes si elles s’engagent toutes à soutenir la même politique fédérale le jour où elle sera connue.
La salarisation systématique des dirigeants élus
Deuxièmement, la réforme autorise la généralisation d’une véritable rétribution des dirigeants de Comités et de Ligues. Elle ne dit encore rien sur les sources de financement envisagées pour ces rétributions. Les financements devront être pris sur l’ensemble des ressources du tennis et ne bénéficieraient ni aux Clubs, ni aux joueurs. Au-delà de cet aspect financier, la rétribution généralisée serait une révolution. Elle basculerait l’ensemble des dirigeants d’un statut de bénévole à un statut de salarié de la Fédération Française de Tennis. Le fonctionnement du tennis amateur deviendrait administratif, il se priverait des ressources, de la diversité et du potentiel d’innovation propre aux bénévoles.
L'élimination des salariés des associations liées au tennis
Troisièmement, la réforme interdit à tout salarié des associations affiliées à la FFT (ce qui vise notamment les Clubs) ou des structures habilitées, de figurer sur les listes candidates aux élections des Ligues ou des Comités. Les instances des Ligues et des Comités seraient ainsi privées du concours direct que leur apportent aujourd’hui les enseignants et les salariés élus.
Il s’agit de questions primordiales pour notre tennis. Le modèle de fonctionnement sur lequel il repose, c’est-à-dire en grande partie le bénévolat qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années, serait bouleversé et disparaîtrait au profit d’une administration technocratique du tennis.
Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos interrogations sur le « projet de modification statutaire » et nous vous demandons de signer cette pétition pour alerter les Présidents de nos Clubs et les différentes instances du tennis sur le risque grave que la réforme fait peser sur le fonctionnement du tennis.
Pierre Tchernonog
Président de Club, Secrétaire général de Comité, éducateur et joueur
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